La Covid a affaibli l’économie, fatigué les organismes et redistribué les cartes dans le « commerce de détail ». La transhumance digitale était déjà en œuvre dans le secteur du retail, il s’agit désormais d’une cavalcade.
Début 2020, de nombreux segments du retail étaient déjà affectés par la mutation des usages du consommateur. Par exemple, le secteur du jouet est disrupté par les plateformes E-commerce, celui de la chaussure a vu l’émergence de grands acteurs spécialisés (Spartoo, Sarenza, Zalando…).
Depuis 1 an, toutes les enseignes du retail (qui ont dû fermer ou entrouvrir leur magasins) sont logées à la même enseigne. Certes, les magasins vont finir par tous rouvrir mais (1) les consommateurs ont pris leur habitude et (2) les réouvertures se feront sous l’emprise du contrôle sanitaire.
De fait, le seul échappatoire pour le secteur de la distribution est de combiner le drive-to-store et le e-commerce, tandis que le secteur de la grande consommation va, lui, accélérer sa stratégie e-retail et s’essayer au D2C (direct-to-consumer). La crise Covid redistribue donc les cartes en faveur des pureplayers qui apportent leur capacité d’exécution dans le domaine de la logistique et de la livraison. 2021 est l’année de la transformation dans le domaine de l’alimentaire (épicerie notamment) et de la restauration.
Le marché est donc en ébullition : il combine marche forcée des acteurs traditionnels et croissance des disrupteurs. Leur course éperdue vers le consommateur entraîne la création de nouvelles fonctions et l’apparition de nouveaux métiers.
Nous sommes actuellement mandatés par Gorillas, le « darkstore » qui se développe en Europe avec une très belle force de frappe (levée de fond de 290 millions d’euros) pour plusieurs positions qui illustrent cette montée en puissance : des métiers de la supply chain (Warehouse Managers), du Géomarketing (Expansion Managers) et de la livraison du dernier kilomètre (Responsables de la flotte de livreurs).
La Fevad l’a montré dans sa dernière étude (que nous analysions la semaine dernière) : le e-commerce va bien et la concurrence fait rage entre les acteurs, disrupteurs comme disruptés, pour prendre des parts de marché et recruter les meilleurs collaborateurs !