
Depuis quelques mois, de nombreuses grandes entreprises (clientes de Blue Search notamment) choisissent de réinternaliser des fonctions qui étaient auparavant confiées à des freelances ou des ESN & cabinets conseil. Cela vaut principalement pour les fonctions dans l’IT & la data des grandes banques et compagnies d’assurances, des entreprises de grande consommation, du retail et du luxe. Cette tendance répond à des enjeux financiers, stratégiques et organisationnels qui poussent les entreprises à reprendre le contrôle de leurs activités. Mais pourquoi ce mouvement de réinternalisation des fonctions prend-il de l’ampleur ?
Une question de maîtrise
L’un des premiers motifs de la réinternalisation des fonctions est la volonté de réduire les coûts. Faire appel à des prestataires externes ou à des freelances peut paraître avantageux à court terme car on ne « gonfle » pas les coûts fixes de l’entreprise mais, sur la durée, cela s’avère clairement plus onéreux que d’embaucher un salarié. Dans le contexte économique actuel, les entreprises souhaitent éviter de payer des honoraires importants aux prestataires et optimiser leurs dépenses en internalisant certaines compétences.
Par ailleurs, en réinternalisant certaines fonctions, les entreprises gagnent en contrôle sur leurs activités stratégiques. Lorsqu’une fonction est externalisée, l’entreprise dépend des prestataires en termes de disponibilité, de priorités et de qualité de service. De plus, certaines données sensibles peuvent être exposées à des risques de fuite ou de mauvaise gestion. La réinternalisation des fonctions permet de limiter ces risques et d’assurer une meilleure maîtrise des informations critiques.
Nous avons recruté des cadres pour une entreprise du secteur des médias dont la DSI était composée à 85% de prestataires extérieurs : même les managers étaient des consultants en régie ; le risque de dépendances et de fuite des compétences était majeur.
Enfin, externaliser certaines fonctions expose l’entreprise à des risques de dépendance. Les prestataires peuvent augmenter leurs tarifs, modifier leurs offres ou cesser leur activité, mettant ainsi en péril la continuité des services. En réinternalisant des fonctions clés, l’entreprise gagne en autonomie et en flexibilité, ce qui lui permet de mieux anticiper les évolutions du marché.
Une question de compétences et de performance de l’entreprise
Faire appel à des prestataires peut être une solution efficace pour des besoins ponctuels, mais sur le long terme, cela empêche l’entreprise d’acquérir et de conserver un savoir-faire interne. En internalisant certaines fonctions, les entreprises investissent dans la formation et le développement de leurs salariés, ce qui leur permet de bénéficier d’une expertise durable et adaptée à leurs besoins spécifiques.
Nous pouvons aussi noter que les salariés internes sont plus engagés dans la vision et la culture de l’entreprise que des prestataires extérieurs qui interviennent de manière ponctuelle. En réinternalisant certaines fonctions, l’entreprise s’assure une meilleure cohérence dans ses pratiques et une plus grande implication des collaborateurs dans ses objectifs stratégiques.
Un salarié interne connaît mieux les processus et les attentes de l’entreprise qu’un prestataire externe qui travaille sur plusieurs projets à la fois. En réinternalisant certaines fonctions, l’entreprise améliore la qualité de ses prestations et optimise sa productivité en évitant les délais liés à la coordination avec des intervenants extérieurs.
Ces motifs de capitalisation et de développement des compétences est l’un des motifs qui conduit depuis plusieurs années une grande maison du luxe à nous confier des postes de managers et d’experts SAP.
Conclusion
La réinternalisation des fonctions est une tendance qui s’explique par la volonté des entreprises de maîtriser leurs coûts, de protéger leurs données stratégiques et de développer un savoir-faire interne durable. L’importance donnée aux services informatiques en raison des transformations digitales qui se sont effectuées ces dernières années, l’augmentation des risques cyber qui en découle ainsi que l’essor des technologiques basées sur l’IA sont autant de causes qui expliquent cette tendance aux réinternalisations des fonctions IT. Toutefois, elle implique également des investissements en recrutement, en formation et en organisation interne. Chaque entreprise doit ainsi évaluer les avantages et les contraintes de cette démarche en fonction de ses besoins et de ses ressources. C’est l’une de nos missions en tant que cabinet de conseil d’identifier les fonctions et métiers critiques et de mettre en œuvre des approches directes pour les staffer via des salariés.
Loin d’être une solution universelle, la réinternalisation des fonctions doit s’inscrire dans une réflexion globale sur la stratégie de l’entreprise et son mode de fonctionnement.