Il y a 7 ou 8 jours, il s’est passé un événement singulier chez Blue Search : l’interphone a sonné !
Il était 10h54. Un livreur matinal Frichti ? Un bouquet de fleur de remerciement de la part de l’un de nos chers clients ? L’inspection du travail ?
Après quelque secondes de suspense, apparut dans l’embrasure de la porte un candidat essoufflé (nous avons pourtant un ascenseur, c’est même notre métier d’élever les cadres vers les cimes).
Voici donc comment un virus a bousculé les us et coutumes ancestrales des cabinets de recrutement. Il y a 3 ans, nous recevions quotidiennement 10 candidats par jour et nos salles d’entretien (pourtant nombreuses) étaient à l’heure du déjeuner aussi convoitées qu’une place de concert pour le retour des Beatles (version métaverse bien sûr !).
En 2022, 95% des entretiens se font en distanciel. Est-ce irréversible ? Quels sont (au plus profond de notre âme) nos avis et recommandations ?
L’entretien à distance est pour le candidat et pour le consultant la solution de facilité avec de réels bénéfices pour l’un et l’autre :
- L’entretien à distance est un gain de temps, avant tout pour le cadre qui n’a pas besoin de se déplacer. La ponctualité est excellente, celle du recruteur comme celle du cadre ; celui-ci économise le temps de déplacement dans la plus totale discrétion.
- Les entretiens à distance sont un peu plus courts (50 minutes environ) que l’entretien en présentiel (un peu plus d’une heure). À distance on va plus vite à l’essentiel.
À date, chez Blue Search nous n’avons pas noté de carence en matière d’évaluation et d’accroissement du taux de garantie.
Mais il y a un mais :
- L’entretien à distance est efficace pour évaluer les hard skills (i.e. les compétences) ; il est moins adapté pour estimer soft et mad skills.
- Autre écueil, la concentration du recruteur est moins forte et la mémoire de ce dernier s’efface à mesure que les Teams s’accumulent.
L’entretien physique est une respiration, un moyen de connaître les candidat et de le voir « bouger », s’enthousiasmer, vibrer !
L’entretien à distance est une fenêtre vidéo permettant de récolter des informations et d’effleurer la personnalité des candidats.
Et puisque la pratique des entretiens « à distance » s’impose, voici les 3 pièges à éviter :
1. Le décor folklorique : en 2022, après des milliers d’heures de visio, il est permis d’éviter que les bruits parasites, des visites intempestives ou des décors réels (ou pas) trop exotiques parasitent un entretien qui doit rester professionnel.
2. Le premier plan trop « décontracté » …ou « trop figé » : nous ne recrutons ni des touristes, ni des acteurs ; la tenue du candidat doit rester professionnelle même si la cravate a bien sûr disparue.
3. Le syndrome du casting vidéo : une visio est en échange, mes consultants regrettent que les candidats « parlent à la caméra » et privilégient le monologue.
En somme, la nostalgie est vaine, aucun retour en arrière n’est à espérer ni à craindre : les entretiens à distance sont devenus un standard du marché du recrutement.
Mais avec deux bémols :
1. Si l’on recrute pour soi-même, il faut toujours rencontrer les candidats dans ses bureaux ;
2. Si l’on recrute un cadre de direction, il est nettement préférable pour un cabinet de pratiquer un entretien physique.
Et chez Blue Search, nous aimons quand l’interphone sonne !